Les aventures d'Howard
au Temple du Soleil
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Un des secrets des Cloisters de New York ?
Le 12 Mai 1938, le Musée des Cloisters est ouvert au public. Chaque année, le 12 Mai, les rayons du soleil couchant traverse une fenêtre d'une tour située à l'ouest, donnant sur la rivière Hudson. Ils le peuvent car, sur l'autre rive, aucune construction ne gêne leur parcours. Ces rayons du jour finissant traverse la salle, le hall d'accueil et passe sous la porte d'une ancienne chapelle française, le porche même sous lequel est passé Jacques de Molay (d'origine franc-comtoise, 1243-1314) avant de prononcer ses vux d'entrée dans l'ordre des Templiers (fondé en 1119 par Hugues de Pyns et Godefroi de Saint-Amour) dont il va un jour être nommé le Maître (vers 1293 ou 1298). Il fut reçu dans l'ordre en 1265 à la commanderie de Beaune par Humbert de Pairaud, qui occupait le poste de Visiteur de France et d'Angleterre.
Les rais du soleil 'mourant' vont vers l'Est, lieu de la résurrection.
La Chapelle Saint-Jacques de cette commanderie fut construite au XIIe siècle par les Templiers ; elle mesure 10m80 de longueur sur 6m60 de largeur et environ 8m de hauteur au faîte du toit. Elle était autrefois dotée d'un clocher surmonté d'une aiguille couverte d'ardoises, mais ce clocher a été renversé par le vent en 1815. La façade principale, qui regarde le couchant, présente un pignon écrasé, de caractère roman. Elle était percée d'un porche-portail en tiers point comportant un tympan non décoré en plein cintre dont les voussures sans ornements retombaient sur des colonnettes engagées. Ce portail se trouve aujourd'hui aux Cloisters de New York. Jusqu'à ces dernières années, les visiteurs des Cloisters passaient sous ce porche, à l'image de Jacques de Molay, comme pour une initiation, à leur insu. Quelle perspicacité dans le choix de M. Rockfeller ! Il y aurait, je pense, un livre à écrire sur les "secrets" des Cloisters... The Metropolitan Museum of Art - The Cloisters - Collection Gift of John D. Rockefeller Jr. - 1935 http://membres.multimania.fr/insolite/templiers/beaune.htm
Mais à quel événement correspond cette date du 12 Mai ? Le 24 juin 1307, à Paris, Jacques de Molay s'entretint avec le roi le roi Philippe IV le Bel au sujet des accusations pesant contre son Ordre et il fut partiellement rassuré. Il rentra à Poitiers et demanda au pape d'ouvrir une enquête pour laver rapidement l'ordre des rumeurs et des accusations qui circulaient sur son compte. Lorsque le pape annonça qu'une enquête serait lancée le 24 août, le roi réagit de manière énergique. Le 14 septembre, dans le plus grand secret, il envoya des ordres d'arrestation dans tout le royaume de France, ce qui conduit aux arrestations en masse des Templiers et à la confiscation de leurs biens le vendredi 13 octobre 1307. Jacques de Molay fut arrêté comme les autres, à Paris, où il se trouvait dans l'intention d'assister aux funérailles de Catherine de Valois, la belle-sur du roi Philippe le Bel. Il fut incarcéré au Temple de Paris (qui servira de prison parisienne pour les Templiers de la capitale), puis au château royal de Chinon et au château de Gisors. La suite est connue. Toute velléité d'opposition fut définitivement brisée lorsque l'archevêque de Sens, Philippe de Marigny, condamna à mort 54 Templiers. Ils furent suppliciés puis brûlés au bûcher du 10 au 12 mai 1310. Le 12 mai 1310 : quatre Chevaliers de l'Ordre du Temple sont envoyés au bûcher suite à leurs aveux extorqués sous la torture en 1307. L'Ordre fut officiellement suspendu au concile de Vienne, le 22 mars 1312, par décret pontifical. Les possessions du Temple sont redistribuées aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui deviendront par la suite les chevaliers de Malte. Le 18 mars 1314, trois cardinaux envoyés par le pape condamnèrent les principaux dignitaires de l'ordre du Temple (Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Geoffroy de Charnay et Geoffroy de Gonneville) à la prison à vie. Comprenant alors que tout était perdu, Jacques de Molay se rétracta, ainsi que Geoffoy de Charnay. Le Grand Maître proclama l'innocence de son Ordre, avant de défier le roi et le pape devant Dieu. Philippe IV le Bel ordonna que les deux relaps soient envoyés au bûcher. Au soir du 18 mars 1314, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay furent conduits à l'île aux Juifs (aujourd'hui rattachée à l'île de la Cité de Paris) où ils furent brûlés. Les deux autres dignitaires, ayant admis leur culpabilité personnelle, finirent leur vie en prison. Julien Théry, « Une hérésie d’État. Philippe le Bel, le procès des « perfides templiers » et la pontificalisation de la royauté française », Médiévales, 60, printemps 2011, mis en ligne le 19 janvier 2012. http://medievales.revues.org/6222
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Molay http://fr.wikipedia.org/wiki/Inquisition_de_Jacques_de_Molay En astrologie, le 12 mai est le 22e jour du signe astrologique du Taureau.
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Toute
ville antique, comme tout campement militaire antique (le castrum romain),
comme tout édifice, principalement religieux, naissait d'un rite d'orientation
pour déterminer le périmètre et les quatre directions fondamentales
(l'axe nord-sur : le cardo et l'axe est-ouest : le decumanus). "
La fondation d'une cité peut être comparée à un mariage
entre le lieu et les hommes qui savent en exprimer l'essence dans la forme la
plus appropriée. L'esprit de la terre, les courants souterrains, le genius
loci, le dragon, comme diraient les Chinois, est capturé et bridé
grâce au symbole. Les Egyptiens, les pythagoriciens le savaient : une forme géométrique peut exprimer l'énergie particulière d'un lieu ou d'un phénomène naturel. En construisant, en projetant, on accomplit des actions qui rendent visibles, fixent dans le bois, dans la boue ou dans la pierre les caractéristiques mêmes de la terre. La façon de construire est une expression de l'esprit ou de la force spirituelle d'une lignée déterminée. Ainsi, les tipis des Indiens, les tumulus étrusques, les temples grecs et romains, les coupoles chrétiennes ou les minarets arabes traduisent le même message : un pouvoir de la terre, du ciel ou des deux s'est transformé en édifice ou en construction. " (A. Roversi Monaco dans son livre Les Secrets des cathédrales, traduit de l'italien par Antonella Crispi Bortolini, De Vecchi, 2000, p. 51) Il en fut de même, pensons-nous, pour The Cloisters. Les
mots orienter et orientation se réfèrent à
l'Orient, la direction du soleil levant. Certains
se sont ingéniés à analyser les lignes reproduites au sol
par l'implantation d'édifices religieux. Trouve-t-on ce que l'on veut trouver
? http://t3m.voila.net/doc_vierge_cathedrales.htm http://secretebase.free.fr/complots/edifices/subrosa/subrosa.htm http://www.bude-orleans.org/lespages/46autres/76/76-Caux-Leblanc.html http://www.portail-rennes-le-chateau.com/carnet-lupin.htm
Dans
son chapitre " Les formes architecturales ", A. Roversi Monaco (Les
Secrets des cathédrales) écrit : "
Le soleil, qui nous illumine, symbolise la voie qu'il faut suivre pour s'évader
d'une condition limitée comme la nôtre. Dans les édifices
sacrés, il y a toujours la possibilité d'une sortie de ce genre.
Cette " porte du soleil " constitue le passage correspondant à
la sortie du cosmos et équivaut à une condition de grande liberté. Et
à propos de la voûte céleste, " coupole naturelle "
: " Puisque
l'axe est sous-entendu, la représentation physique n'est pas toujours nécessaire
; ainsi, parfois, la coupole peut manquer sans que sa signification symbolique
en soit altérée. Dans la maison avec cour centrale à ciel
ouvert, c'est la voûte céleste qui assume le rôle de "
coupole " naturelle. [
] La présence habituelle d'une fontaine
au centre de la cour représente alors la Fontaine de la Vie qui se trouve
au pied d'un invisible Arbre du Milieu, correspondant à l'Axe du Monde. Cette
disposition autour d'un espace ouvert a été abandonnée avec
la fin du monde romain en Occident, hormis dans le portique à quatre arcades
des églises paléochrétiennes et les cloîtres des monastères. Dans le cloître, c'est-à-dire dans un " lieu fermé " à l'extérieur, mais ouvert au ciel, la fontaine ou le puits sont presque toujours présents. Lorsqu'on marche le long des galeries latérales dans la pénombre, les fenêtres jumelées ou les arcades qui s'ouvrent sur l'espace central souvent pourvues de chapiteaux illustrant l'Histoire sainte, assument la valeur de trouées de connaissance lumineuse. " (p. 54) |
Le solstice d'hiver
Quel
est le phénomène le plus " impressionnant " qu'aient eu
à affronter nos lointains ancêtres ? En quoi cela intéresse-t-il The Cloisters ?
Howard Comeau l’a constaté : les 20 et 21 Décembre, jour du solstice d'hiver, le soleil à son déclin extrême, vu de la terrasse supérieure ouest des Cloisters, " se couche " exactement sous l'arche du pont George Washington traversant " the Hudson River " pour relier Manhattan et Fort Lee dans le New Jersey. Le
phénomène cité ci-dessus s'inscrit majestueusement dans la
symbolique maçonnique et rend hommage à George Washington, le plus
influent et le plus important des Francs-Maçons des Etats-Unis dont il
fut le premier président. La construction du pont Washington (de 1927 à 1931) est antérieure à celle des Cloisters (de 1934 à 1938). Cette vision du soleil couchant sous l'arche est-elle due au hasard ou calculée ? http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Washington_Bridge http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?id=s0000032
Le Corbusier (Charles-Edouard Jeanneret) a écrit ainsi sur la structure métallique sans fioritures :
Face aux Cloisters, sur l'autre rive de l'Hudson, 700 hectares de terrains ont été achetés par M. Rockfeller. Non-constructible ! Pour que le " drame de Mithra " (sa mort et sa re-naissance après trois jours) soit visible tout au long de l'année dans les siècles des siècles ! Pour que le panorama vu à partir des Cloisters puisse à tout jamais permettre d'observer, dans le seul lieu à l'horizon naturel de New-York, les couchers du soleil tout au long de l'année. On peut observer des Cloisters les deux solstices dans le décor naturel antérieur au développement urbain. Et toutes les uvres d'art des Cloisters sont liées à ce lumineux projet " solaire ". Voyons-y Tammuz, statue dorée suspendue entre Terre et Ciel, dans le temple de Tyr, qu'une édition du dictionnaire Larousse de 1870 donne, et que nous retrouvons comme en écho dans ce Christ suspendu dans la salle romane des Cloisters.
Votive
statue of Melqart from Gades (Cadiz) C'est le Soleil qui est la clé de ce face à face entre un dieu solaire antique (Tammuz-Christ) et le solstice d'hiver. Deux temples : l'un roman aux Cloisters ; l'autre " gothique ", l'arche du pont qui enjambe l'Hudson. Cette arche est une "fenêtre" romane vue de face et gothique vue de biais. Le soleil est représenté par l'auréole ou la couronne d'épines ; les bras écartés à l'horizontale simulent les rayons solaires.
Le
solstice a une durée de 3 jours. La légende christique fait durer
l'ensevelissement du Christ 3 jours avant la Résurrection.
Dans les Cloisters, tous les " Christs " sont des Soleils. C.G. Jung note que " l'art religieux a conservé beaucoup du culte solaire : ainsi l'éclat rayonnant autour de la tête du Christ et l'auréole des saints en général. La légende chrétienne attribue à ses saints de nombreux symboles de feu et de lumière. Les douze apôtres ont été comparés aux douze signes du Zodiaque, et par suite représentés avec une étoile au-dessus de la tête. Il n'est pas étonnant que les païens, ainsi que le rapporte Tertullien (Apo. 16) aient pris le soleil pour le Christ Dieu. Chez les Manichéens, il était même réellement le soleil. " (Métamorphoses de l'âme et ses symboles, pp. 200-201) Quant
au cours du soleil à travers le zodiaque, le soleil pouvait être
représenté par un serpent portant sur son dos les signes du zodiaque.
De même, un serpent pouvait représenter le cours de la lune. Le système manichéen lui aussi attribuait au Christ la figure du serpent, le serpent de l'arbre du paradis (Jean 3, 14 : Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé.)
Il
n'existe pas dans les Cloisters
Ni Jean, ni Matthieu ne mentionne l'Ascension de Jésus. Bizarre, non ? Cette " ascension " n'a donc aucune base scripturaire solide. Il existe des uvres datant d'avant l'existence présumée de Jésus.
Ces
deux tableaux du Maître du codex de saint Georges, (13ème s.) Ils sont liés tous deux au solstice d'hiver : la Crucifixion représente la " mort " du soleil ; le Christ porte une auréole qui le désigne comme Soleil. La Mise au tombeau évoque non la résurrection, mais la re-naissance du soleil : le tombeau est au pied de la croix, ce qui n'est pas " conforme " aux Evangiles ni à l'iconographie habituelle. Il s'agissait, dans cette salle qui fait face au pont Washington, de répliquer au phénomène cosmique par une double uvre d'art dont elle est la symbolisation mythologique : deux phases solaires en deux temps sur une durée de trois jours.
http://agentssanssecret.blogspot.com/2010/06/le-solstice-dete.html
Les
quatre fêtes chrétiennes dites cardinales (Noël, Pâques,
la Saint-Jean et la Saint-Michel) ont été placées aux dates
des solstices et des équinoxes : -
la Saint-Michel correspond à un détachement
Le solstice de décembre a généralement lieu le 21 ou le 22 décembre. Il est tombé un 23 décembre en 1903 et il faudra attendre le début du XXIVe siècle pour le voir se produire de nouveau à cette date. Il est tombé un 20 décembre 10 fois à la fin du XVIIe siècle et tombera de nouveau à cette date à la fin du XXIe siècle et à la fin du XXVe siècle. http://fr.wikipedia.org/wiki/Solstice
DUMUZI - TAMMUZ
Dumuzi
en sumérien, ou Tammuz en babylonien, est un dieu mésopotamien.
Il est le dieu-pasteur et dieu de la fertilité dans la religion babylonienne.
C'est un berger-roi uni à Ishtar dans un très ancien rite de mariage
sacré.
Dans le calendrier juif, Tammuz (ou Tammouz) est le mois lunaire à cheval
pour moitié sur Juillet et Août.
Dans le Livre d'Ézéchiel (8:14), le prophète proteste contre
la coutume des femmes d'Israël qui "pleurent pour Tammuz" selon
le rituel païen. Dans la mythologie grecque, Tammuz est devenu Bacchus pour certains, Adonis pour d'autres. On le surnommait le " Dieu Berger " dont le sceptre est surmonté d'une pomme de pin. Dans le christianisme, Tammuz fut associé au mythe de "La Descente aux Enfers" (cf : Dumuzi + Innana = Tammuz + Ishtar). Tammuz devient Jean le Baptiste, figuré alors qu'il était un jeune berger aux boucles d'or (par référence aux chérubins signifiant que Tammuz est un "Kerubi" = Kirubi ?). Le symbole qui représente Tammuz est "la fleur de lys".
Des fêtes Au
solstice d'été se tient la fête de la mi-été,
également appelée Litha par les païens et aussi Fête
de la Saint Jean par les Chrétiens. C'est le jour où le Soleil est
le plus proche de la Terre. Lors
des réformes des religions païennes, notamment celle consacrée
à Mithra, l'empereur romain Constantin (nouvellement converti au christianisme
suite à sa vision du 28 Octobre de l'an 312) institua le Dimanche comme
jour de fête dans tout l'empire romain.
La fête de LITHA La
fête de " Midsummer " (ou " Litha ") marque le solstice
d'été, la journée la plus longue de l'année. C'est
le jour traditionnel pour la récolte des herbes magiques qui seront utilisées
pour les potions, les philtres et les charmes dont le pouvoir serait ainsi accru.
Depuis très longtemps déjà, il est établi que les
plantes et les herbes sont, à cette période de l'année à
leur zénith, leur pouvoir étant beaucoup plus fort que les autres
jours de l'année.
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Le rocher et le Soleil
Bartolo
di Fredi - Adoration des bergers Ce
tableau a appartenu à George Grey Barnard jusqu'en 1925, date à
laquelle il l'a cédé au musée.
Lire
sur le site suivant, l'odyssée des cloîtres de Saint-Guilhem-le-Désert
et de Saint-Michel-de-Cuxa :
Gisant de Jean d'Alluye - 13è s. - aux Cloisters depuis 1925
http://www.abbaye-clartedieu.fr/index.php?lng=fr
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Revenons à notre tableau de Bartolo di Fredi, Adoration des bergers. Pour expliquer pourquoi, nous semble-t-il, il est accroché exactement au-dessus de la partie supérieure du rocher qui est enfermée dans une salle close du musée.
" Tu es pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Temple, mon Cloître ! " Imaginons, avec Howard, les temps d'avant la construction des Cloisters et du pont Washington Des hommes et des femmes se réunissent régulièrement à cet endroit encore vierge, sur le rocher affleurant, discutant, observant les phases solaires, s'initiant aux mythes solaires antiques, célébrant les solstices et un jour, naît l'idée de construire le pont à l'endroit exact où le soleil du solstice d'hiver disparaît derrière l'horizon, au-delà de l'Hudson Imaginons Vous imaginez ? Plausible ?
vestiges
d'un temple souterrain de Mithra à Rome
Mithra,
habillé à la perse et portant le bonnet phrygien, Mithra
et le zodiaque. Phénicie. (fin du IVe siècle)
Le
récit mythologique fait naître Mithra d'une pierre (la petra generatrix),
près d'une source et sous un arbre tous deux sacrés. A sa naissance
il portait le bonnet phrygien, une torche et un couteau. Puis, dans les montagnes,
il rencontra le taureau primordial qu'il conquit, qu'il attacha par ses pattes
arrière et chargea sur ses épaules. Ce voyage de Mithra avec le
taureau sur ses épaules se nomme transitus. A son arrivée dans une grotte, un corbeau envoyé par le Soleil lui annonça qu'il devait faire un sacrifice : Mithra tua le taureau en lui perçant le flanc. De la colonne vertébrale, sortit du blé, et son sang devint du vin. Sa semence, recueillie par la lune, produisit des animaux utiles aux humains.
Des
temples mithriaques ont été retrouvés en Italie (17 à
Ostia Antica, le port de Rome), Cette statue en bronze ci-dessus trouvée près d'un mithræum proche du Mur d'Hadrien montre Mithra sortant d'un anneau zodiacal en forme d'uf. Une inscription trouvée à Rome suggère que Mithra pourrait s'identifier au dieu primordial de l'orphisme, Phanès surgi de l'uf cosmique à l'origine du temps, engendrant l'univers.
Les deux faces du bas-relief de Mithra de Heddernheim (Allemagne)
Le sacrifice du taureau 1-
Mithra naît de la cime d'un arbre
La fécondité succédant au sacrifice Carl
Gustav JUNG, Métamorphoses de l'âme et ses symboles, pp. 396-397 "
Les rapports de la vie et du chien sont expliqués par le passage suivant
de Pétrone (Sat. c. 71) : " Valde te rogo, ut secundum pedes statuae
meae catellam pingas - it mihi contigat tuo benefieio post mortem vivere. "
(Je te prie vivement de peindre une petite chienne au pied de ma statue - pour
que j'aie le bonheur, par ton bienfait, de vivre après la mort.) En Perse, on avait coutume d'amener un chien au chevet du mourant qui devait lui donner à manger. Cette coutume, de toute évidence, signifie en premier lieu que le chien doit recevoir à manger afin qu'il épargne le corps du mourant, tout comme on apaise Cerbère avec un gâteau de miel que lui tend Héraclès lors de la traversée des enfers. Mais
si nous considérons Anubis à tête de chacal, dont les bons
offices contribuèrent à la reconstitution d'Osiris dépecé,
et le sens maternel du vautour, nous sommes obligé de nous demander si
cette cérémonie ne renferme pas un sens plus profond. Creuzer (Symbolik)
s'est, lui aussi, préoccupé de cette idée et en est venu
à la conclusion que la forme astrale de la cérémonie du chien
à savoir l'apparition de la constellation du chien à l'époque
où le soleil est le plus haut, en relation avec elle ; ainsi la mort est
mise sur le plan de la position la plus haute du soleil. C'est là une idée
tout à fait psychologique résultat du fait très général
que la mort est considérée comme une rentrée dans le ventre
de la mère, en vue de renaître. La fonction par ailleurs très énigmatique du chien dans le sacrificium mithriacum viendrait à l'appui de cette interprétation. Sur les monuments, près du taureau tué par Mithra, bondit souvent un chien. Or dans la légende perse ou sur les monuments, ce sacrificium est considéré comme le moment de la plus haute fécondité. La plus belle expression qui en soit
donnée est sans doute celle du relief mithriaque de Heddernheim.
Sur un côté d'une grande table de pierre (autrefois tournante) sont
représentés le renversement stéréotype et le sacrifice
du taureau ; de l'autre côté nous avons Sol avec une grappe dans
la main, Mithra avec la corne d'abondance, les Dadophores avec des fruits, selon
la légende qui veut que toute fécondité provienne du taureau
mort : de ses cornes,les fruits ; de son sang, le vin ; de sa queue, les céréales
; de son sperme, la race des bovins ; de son naseau, l'ail, etc. Au-dessus de
cette scène, on voit Silvanus avec les animaux de la forêt qui naissent
de lui. " - - - - - - - - - - - - - -
Cautès et Cautopatès, deux compagnons de Mithra porteurs de torches, pourraient représenter respectivement le lever et le coucher du soleil. " Le sacrificium mithriaeum (sacrifice du taureau) dans sa représentation cultuelle est souvent flanqué des deux Dadophores, Cautes et Cautopates, l'un avec une torche dressée, l'autre avec une torche renversée. Ils représentent une sorte de couple fraternel qui exprime son caractère par la position de la torche. Cumont les rapproche, non sans raison, des Erotes sépulcraux qui, génies aux torches opposées, ont un sens traditionnel. L'un serait donc la mort, l'autre la vie. Je ne puis me dispenser de passer du sacrificium mithriacum (où le sacrifice du taureau, au centre, est flanqué de chaque côté des deux dadophores) au sacrifice de l'agneau chrétien (bélier). Le crucifix est aussi, selon la tradition, flanqué des deux larrons, dont l'un montera au paradis et l'autre descendra en enfer Les deux larrons font donc, de quelque manière, partie du Christ. Les deux dadophores, ainsi que le démontre Cumont, dont des dédoublements de la figure centrale de Mithra qui a ainsi un caractère de triade." (C. G. Jung, pp. 338-339)
- - - - - - - - - - - - - - Selon
des textes de saint Jérôme, le culte de Mithra comportait sept niveaux
d'initiation pouvant être mis en relation avec les sept planètes
de l'astronomie de l'époque (la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil,
Mars, Jupiter et Saturne), selon cet ordre, d'après l'interprétation
de Joseph Campbell et le décor du mithreum de Felicissimus des
Sept Sphères à Ostie. Il semble que le rite principal de la religion mithraïque ait été un banquet rituel (à rapprocher de l'eucharistie chrétienne) où les aliments offerts étaient du pain et du vin, comme dans le rite chrétien. Réfectoire
de l'Abbaye de Cormery Le 25 décembre (soit au solstice d'hiver), la naissance de Mithra était commémorée. Les 16 de chaque mois étaient également sacrés. Les adeptes de Mithra louaient également le dimanche, jour du Soleil.
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Les
Dioscures (Castor et Pollux) sont des divinités de la mythologie grecque
dont l'un est mortel et l'autre immortel.
Sur le relief de marbre de Klagenfurt, est représenté Mithra couronnant d'une auréole rayonnante, Hélios agenouillé devant lui ou s'élevant d'en bas vers lui, ou bien on le représente le menant vers en haut. " Ces trois scènes mises à la suite l'une de l'autre permettent de penser qu'il s'agit d'un " ensemble dramatique." D'autres
scènes de ce monument peuvent indiquer que Mithra donne à Hélios
" une sorte d'investiture solennelle et consacre sa puissance divine en le
couronnant de sa propre main " : "
Ce rapport correspond à celui du Christ et de Pierre. Par son attribut,
le coq, Pierre a un caractère solaire. Après l'ascension du Christ,
il reste le représentant visible de la divinité, aussi subit-il
la même mort (crucifixion) que le Christ. Il remplace le dieu principal
de l'empire romain, le sol invictus (le Soleil Invincible), devient le
chef de l'Eglise militante et triomphante. Le successeur de Pierre porte la triple couronne (tiare). Or la couronne est un attribut solaire et le pape est un " solis invicti comes " symbolique, comme un César romain. Le soleil déclinant nomme un successeur auquel il transmet la puissance solaire. " (pp. 332-333)
" Il tient à chaque main une clé, sur sa poitrine repose la foudre, sur le dos se trouvent les quatre ailes des vents ; en outre il porte sur le corps quelque chose d'analogue aux signes du zodiaque. Il a comme attributs un coq et des outils. Dans le psaltérium carolingien d'Utrecht, qui a eu des modèles antiques, Saeculum-Aion est figuré par un homme nu tenant un serpent dans la main. Le nom indique déjà que c'est un symbole du temps composé d'une foule d'images de la libido. Le lion, zodion [ Zodiaque est unmot dérivé du grec Zôdion, petit animal ] de la plus grande chaleur d'été, est le symbole de la " concupiscentia effrenata ", du désir le plus effréné. Dans le mystère de Mithra, le serpent est assez souvent représenté opposé au lion, selon le mythe universel du combat du soleil avec le dragon. Dans le Livre des morts d'Egypte, on appelle Tum le chat parce que c'est sous cette forme qu'il lutte contre le serpent Apophis. L'enlacement,
c'est " l'engloutissement ", l'entrée dans le corps de la mère.
Le temps est aussi défini par le lever et le coucher du soleil, c'est-à-dire
par la mort et le renouvellement de la libido, l'éveil et la disparition
de la conscience. L'adjonction du coq indique de nouveau le temps, et celle de
l'action créatrice du temps. "
http://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_de_Mithra http://fr.wikipedia.org/wiki/Mithra Ptah,
Jésus, Bateleur ... une seule et même personne ?
Les
bras et les jambes de cette idole
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ALEXANDRE VI le pape, le taureau et le soleil...
Alexandre VI Borgia - anonyme allemand - 16e siècle
Rodrigo
de Borja, né Roderic Llançol i de Borja L'emblème de la famille Borgia est un taureau.
Pourquoi le choix de ce prénom " Alexandre " ?
Alexandre
: du grec ancien Alexandros, qui provient de aléxo ("
défendre "), et de andrós, génitif de aner
(" homme ").
Le
premier pape ainsi nommé fut Alexandre Ier, sixième évêque
de Rome, de 107 à 116, et cinquième successeur de saint Pierre selon
la tradition catholique.
Le
prénom d'Alexandre renvoie à l'Antiquité : La
légende d'Alexandre le Grand " flirte " avec l'Egypte : Les
Égyptiens identifièrent le dieu Ammon avec leur dieu suprême
Amon. Pendant la XVIIIe dynastie, Amon devient la divinité nationale par
excellence, l'unificateur de l'Égypte qui a permis la victoire d'Ahmôsis
sur les envahisseurs Hyksôs. Il est alors associé à Rê,
dieu Soleil d'Héliopolis, et devient le dieu cosmique Amon-Rê. " Alexandre se fait proclamer pharaon à Memphis en -331. Il sacrifie au taureau Apis (gage de respect des traditions égyptiennes) et honore les autres dieux. Il se dirige ensuite vers la côte méditerranéenne où il choisit l'emplacement de la future Alexandrie qui n'est achevée que sous Ptolémée Ier ou Ptolémée II. La légende veut qu'Alexandre ait choisi lui-même les plans de la nouvelle cité. Il se rend ensuite dans l'oasis de Siwa où il rencontre l'oracle d'Ammon-Zeus qui le confirme comme descendant direct du dieu Amon. " (Wikipédia)
au port d'Alexandrie en Egypte et aux soixante-dix cités environ qu'il a fondées, dont la majorité porte le nom d'Alexandrie. http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_le_Grand http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandrie http://fr.wikipedia.org/wiki/Villes_fond%C3%A9es_par_Alexandre
Blason de la famille Borgia : D'or,
au taureau de gueules, sur une terrasse de sinople,
Alexandre VI se veut le descendant du dieu Osiris parce que le taureau Apis est la manifestation du dieu-soleil. Et nous nous retrouvons aux Cloisters.
Cléopâtre
caressait le rêve de redonner à son pays la grandeur de naguère.
En 40, Octave et Antoine se partagent le monde : le pacte est scellé par
le mariage d'Antoine avec Octavie, demi-sur de son rival. Pourtant, en 37,
Antoine se sépare de son épouse, rejoint Cléopâtre
et, faisant fi des protestations du Sénat, s'unit à elle dans un
mariage "à l'égyptienne". Pour la seconde fois, le rêve
de restaurer l'empire lagide et de faire d'Alexandrie une nouvelle Rome semble
se matérialiser pour l'héritière d'Alexandre.
Il s'agit de six salles
: la Salle des Sibylles (figures mythologiques très appréciées
par Alexandre VI), la Salle du Credo, la Salle des Arts, la Salle des Saints,
la Salle des Mystères de la Foi et la Salle des Papes.
Deux
programmes iconographiques se superposent dans le dessein d'exalter la gloire
de la famille Borgia : Dans La Dispute
de sainte Catherine devant l'empereur Maxence (ou Maximin), se reconnaissent
César Borgia sous les traits de l'empereur, Lucrèce Borgia en Catherine
d'Alexandrie, Djem-Zizim, le frère du
sultan Bajazet, retenu à Rome, en prince turc, et Juan de Gandie, en cavalier
à droite. Dans les salles de ses appartements, Alexandre VI - Borgia fit célébrer sa gloire temporelle très ouvertement : emblèmes héraldiques à profusion, présence du buf Apis qui figurait dans ses armoiries, représentation de sa personne dans la Résurrection peinte à fresque dans la salle des Mystères par Pinturicchio vers 1493-1494. Après
son élection, Alexandre VI fit donner des combats de taureaux.
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Hermès Trismégiste est représenté à deux reprises
Pinturicchio 1- Io-Isis avec Hermès Trismégiste
et Moïse - Salle des saints
Légende d'Isis recherchant les quatorze morceaux du corps d'Osiris La
pyramide tient une place centrale dans le décor
et un taureau fait la génuflexion devant la Croix.
Ainsi co-existent la grande religion de l'antiquité égyptienne et
le christianisme : Alexandre VI lui-même adorant le Christ et assistant
à sa résurrection et le taureau " familial " et personnel
" adorant la Croix. Pour les Egyptiens, l'âme d'Osiris avait pénétré
le Taureau Apis ou le Bélier de Mendès. Taureaux
Apis adorant la croix - détail de la corniche de la salle des saints Il s'agit du taureau d'Alexandre VI agenouillé devant la croix. Cette représentation sculptée est très importante. Elle possède deux significations : a) le pape Alexandre VI
en adorant le Christ crucifié affirme le primat de la religion chrétienne b) mais en faisant référence aux croyances égyptiennes, il semble signifier que les religions anciennes ne sont pas fausses mais qu'elles ont ouvert la voie au christianisme, sensible en cela à la pensée de Pic de la Mirandole qui avançait que "toute vérité est une". Le syncrétisme des savoirs (astrologie, scolastique, cabale, chiromancie, etc...) propre à la philosophie humaniste cherche à couvrir toutes les disciplines et tous les savoirs. Pour l'époque, les pensées de Ficin, d'Érasme ou de Pic de la Mirandole, en mettant en uvre eux-mêmes la liberté de penser, renouvellent les connaissances par l'association et la confrontation des savoirs de différentes natures et des prétendues vérités. La Chasse à la licorne veut-elle illustrer le remplacement des anciennes religions païennes par la religion chrétienne ? La tenture veut-elle glorifier la victoire du christianisme ? Dans
la tapisserie 2, la licorne est représentée agenouillée,
http://forum.tarothistory.com/viewtopic.php?f=11&t=603
Pinturicchio
peignit aussi au château Saint-Ange, commandé directement par le
souverain pontife, un cycle sur la victoire du pape sur Charles VIII de France.
Les fresques ont été détruites en septembre 1628, durant
les travaux ordonnés par Urbain VIII Barberini. Ne restent plus que des
descriptions comme celle de l'Allemand Johann Fichard, de passage à Rome
en 1536. Dans une grande profusion de détails et de portraits des personnages contemporains, cette " chronique " peinte relatait des événements récents qui avaient eu lieu du 16 au 28 janvier 1495, durant les derniers jours de la présence à Rome de Charles VIII, marqués par la paix scellée entre le souverain français et Alexandre VI lors du banquet dans l'appartement Borgia. Jean Perréal qui accompagnait le roi français a certainement vu ces uvres d'art. Alexandre VI fut un homme d'action mais aussi un mécène ; il s'est entouré de penseurs qu'il a protégés (comme Jean Pico della Mirandola) sans doute à des fins de propagande et qu'il récompensa par des charges et des honneurs au sein de la curie pontificale, comme l'Université ou l'Académie Romaine fondée par le grand philologue et passionné de la Rome classique Julius Pomponius Leto. Alexandre VI montra aussi un vif intérêt pour les fouilles archéologiques qu'il finança à Rome même. Michel-Ange Buonarroti arriva à Rome en 1496. A seulement 23 ans, en 1499, il sculpta sa célèbre Pietà, dont on a dit que le visage du Christ était celui de Jean Borgia, fils du pape Alexandre, assassiné dans d'étranges circonstances à Rome deux ans plus tôt en 1497. http://thiswritelife.wordpress.com/2010/07/08/the-secret-borgia-apartments/ Dans
le site suivant : aller dans "CONTENUS", choisir "Principaux musées",
puis "Borgia Apartments" http://www.aparences.net/rome-mecenat-et-pouvoir-papal/alexandre-vi-borgia/
----------------------------------- Il faut revenir ici sur la symbolique universelle de la croix
Le
chapitre suivant " Les Dieux Solaires " est extrait du site :
Le symbole de la Croix est systématique, il marque les quatre saisons du cycle solaire. Mithra " Fils de Dieu " fut crucifié, Virishna " Fils de Dieu " fut crucifié, Horus " Fils de Dieu " était représenté allongé sur une croix, Adonis " fils de Dieu " fut crucifié, Quetzalcoalt et Krishna sont aussi représentés cloués à une croix. La mort des Dieux sauveurs pour racheter nos péchés est une donnée commune, et ils ressuscitent des morts à Pâques, jour où le soleil est le plus proche de la Terre. Selon
vous, que recèlent les trésors si bien gardés du Vatican
? Tout simplement la panoplie complète des représentations "
des fils de Dieu " crucifiés de Horus à Jésus en passant
par Quetzalcoalt, de quoi perturber un bon nombre de chrétiens, non ? Si,
symboliquement, on admettait ensemble que le soleil lui-même est crucifié
sur la croix des quatre saisons de toute éternité, nous pourrions
peut-être faire l'économie de certaines dissimulations et avoir,
en conscience, la clef de presque toutes les figures solaires mythiques appelées
" Fils de Dieu ". Il nous resterait ensuite à simplement situer
la Maison dans laquelle se trouve astrologiquement le soleil pour décoder
la symbolique de l'ère concernée de n'importe quelle tradition ou
culte terrestre. " (un grand merci à ses auteurs) -----------------------------------
Le
site suivant souligne d'autres convergences : " A travers l'étude des mots et des étymologies contenus dans les mythes et les religions de l'Antiquité, Alexandre Hislop a dans son livre "les deux Babylones" recomposé le fil historique qui relie le catholicisme aux anciennes religions chaldéenne, égyptienne, grecque et romaine. Le constat est effarant ! Il est fréquent que nous retrouvions dans les mythologies sumériennes, babyloniennes, et autres, des personnages dont l'histoire est semblable et seul le nom diffère. " http://secretebase.free.fr/religions/trinite/trinite.htm
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Pour
sa part, Gilbert Durand, dans Les Structures anthropologiques de l'imaginaire,
écrit pp. 378-381 : Si
ce sont, en effet, ces vertus que le folklore chrétien attribue au bois
de la croix, comme le fait par exemple la légende de sainte Hélène,
cette acception n'est, selon nous, que secondaire. La croix chrétienne,
en tant que bois dressé, qu'arbre artificiel, ne fait que drainer les acceptions
symboliques propres à tout symbolisme végétal. En
effet, la croix est souvent identifiée à un arbre, tant par l'iconographie
que par la légende, elle devient par là échelle d'ascension,
car l'arbre, nous le verrons, est contaminé par les archétypes ascensionnels.
Se greffe également sur la légende de la croix, le symbolisme du
breuvage d'éternité, du fruit de l'arbre ou de la rose fleurissant
sur le bois mort. L'on pourrait aussi souligner que la croix chrétienne
est une inversion des valeurs telle que nous en avons fréquemment rencontré
dans le Régime Nocturne de l'image emblème romain infamant,
elle devient symbole sacré, spes unica. Mais
surtout à travers tous ces accents surdéterminants, il faut constater
que la croix est symbole de la totalisation spatiale, comme Guénon l'a
montré dans tout un livre (Le Symbolisme de la Croix, Véga,
1950). "
Lorsque les anciens scribes cherchaient à représenter le monde,
ils groupaient en forme de croix grecque ou de croix de Malte les quatre espaces
autour du centre. " (Soustelle, La pensée cosmologique des anciens
Mexicains, Hermann, 1940, p. 67) Bien mieux, la mythologie mexicaine nous donne toute la palette symbolique qui vient se grouper sous le signe de la croix : c'est Xiuhtecutli, le dieu feu qui siège au " foyer " de l'Univers. Lieu de la synthèse, ce centre présente un visage ambigu : un aspect néfaste et un aspect favorable. Enfin dans le Codex Borgia, le centre est figuré par un arbre multicolore, dont l'ambiguïté verticale ne fait aucun doute ; il est surmonté d'un quetzal, oiseau de l'Est, et jaillit du corps d'une déesse terrestre, symbole de l'Ouest. De plus cet arbre cosmique est flanqué, d'un côté par le Grand Dieu Quetzalcoatl, le dieu qui s'est sacrifié sur un bûcher pour donner vie au soleil et à Vénus, de l'autre côté par Macuilxochitl, dieu de l'aurore, du printemps, mais aussi des jeux, de la musique, de la danse, de l'amour. Nous allons examiner les racines technologiques et finalement sexuelles de cet archétype quasi sémiologique de l'union des contraires, et voir par là comment la liaison du feu, de la sexualité et de la croix de bois forme une constellation parfaitement cohérente dont le signe de la croix est l'emblème surdéterminé. Nous découvrirons par là le schème du mouvement rythmique et le geste sexuel qui sous-tend et ordonne subjectivement toute rêverie et toute méditation sur le cycle [ ] Nous
avons déjà accidentellement rencontré le hiéroglyphe
de la croix sous la forme du swastika lié au devenir lunaire et astral,
doublet écartelé de la roue. Mais c'est Burnouf (Le vase sacré,
p. 119 sq) qui semble avoir découvert la composante et la détermination
technologique du swastika et de la croix en général. Le savant orientaliste
rapproche d'abord khristos " oint " d'Agni indien et d'Athra
persan. Et il faut remarquer à ce sujet que l'étymologie de khristos
" oint " est proche de celle de Krishna qui veut dire " essence,
parfum, huile ", l'un et l'autre venant de khrio, " j'oins, j'enduis,
je frotte... ". Burnouf rattache cette pratique de l'onction à l'aide
d'huiles essentielles, de la technique dont se servent les Indous et de nombreux
primitifs pour produite le feu. " Odette Viennot (Le Culte de l'arbre dans l'Inde ancienne, PUF, 1954, p. 32), souligne que lors de la production rituelle du feu le çami, " arbre mâle" de bois dur, est placé sur l'açvattha, le bois mou, arbre femelle.
Page
389, Gilbert Durand écrit : " Cette gigantesque constellation mythique
qui relie le feu, la croix, la friction et la giration, la sexualité et
la musique nous semble se résumer en une note de Granet, relative à
un objet rituel trouvé dans les fouilles de Lo-Lang. Cet objet est constitué
par une plaquette circulaire de bois dur agencé à une planchette
carrée de bois tendre. "
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D'autres éléments sur The Cloisters
La
visite du musée commence par cette fresque dite du " Lion Passant
" provenant du monastère espagnol de San Pedro de Arlanza ( Castille-León,
Burgos) et datant des années 1200.
Regardons bien le bord gauche de la fresque : il s'agit d'une ligne en zigzag qui n'est pas sans rappeler ce que les anglo-saxons nomment " tracing board " et que l'on retrouve encadrant les images franc-maçonnes contenant l'ensemble des symboles maçonniques de la " Chambre de réflexion " ou du " Cabinet de réflexion ".
En France, cette bordure se présente comme des " lacs d'amour " en corde : La corde à nuds (terminée par des houppes) sert très fréquemment de bordure aux tableaux de loge français et surtout de limite. La bordure dentelée (constituée alternativement de triangles blancs et noirs) encadre presque toujours, comme des dents, (indented tarsel) les tableaux de loge anglais. Est-ce pour se protéger d'influences extérieures ? Le nud appelé
" lacs d'amour " est un cordon entrelacé en forme de huit, dont
les extrémités traversent le centre et ressortent par la base à
droite et à gauche. C'est un nud lâche non serré.
Site
sur l'Histoire et la Symbolique de " la Chaîne d'Union " : http://www.ledifice.net/3005-3.html Peut-on en conclure que chaque salle du musée new-yorkais et que The Cloisters en leur entier renferment, dans le cadre d' " une Chaîne d'Union ", la totalité de la symbolique franc-maçonne ?
Cette autre fresque, dite du " Dragon passant ", côtoie celle du Lion.
Voici réunis
côte à côte dans la même première salle le
Mercure et le Soufre, commencement de toute " opération
" alchimique. |
anne
de beaujeu, anne de bourbon, anne de France, antoine le viste, Apocalypse Angers
athena, boussac, brandon, charles brandon, charles quint, charles v, chasse a
la licorne, cinq sens, claude de France, cloisters, connetable de bourbon, dame,
duc de suffolk, françois 1er, george sand, gout, henri VIII, henry VIII,
jean le viste, jean Perréal, jehan de paris, le viste, licorne, lion, louis
XII, louise de savoie, marie tudor, mary tudor, minerve, miroir de naples, chambord,
musée de cluny, nombre d'or, odorat, ouie, pavie, Perréal, perréal,
Pierre de beaujeu, La rochefoucauld, hardouin IX de Maille, Louis 1er d'Anjou,
Grégoire XI, Urbain VI, Francesco Petrarca, François Pétrarque,
Catherine de Sienne, Brigitte de Suède, Avignon, palais des papes, comtat
venaissin, prosper merimee, suffolk, tapisserie, tenture, vue, connetable von
bourbon, das sehvermögen, das zelt, der dame à la licorne, der gehörsinn,
der geruchssinn, der geschmackssinn, der tastsinn, einhorn, einhorndame, franz
den ersten, herzog von suffolk, karl v, löwe, mein einziges verlangen, museum
von cluny, spiegel von neapel, tapisserien, anne of bourbon, anne of france, claude
of france, connetable of bourbon, duke of Suffolk, francis the 1st, golden section,
hearing, jehan of paris, louise of savoy, mirror of naples, musee of cluny, pavia,
sight, smell, tapestry, taste, tent, the hase of the unicorn, the lady and the
unicorn, touch, unicorn, dama al unicornio, museo de cluny, tapicerías,
museo de la edad media y de thermes de cluny, la caza al unicornio, el gusto,
el oído, la vista, espejo de napoles, duque de suffolk, el olfalto, el
tacto, la carpa, mi deseo unico, carlos v, condestable de borbon, atenas, la signora
all'unicorna, tappezzeria, Jehan di Parigi, Claudia di Francia, François
1o, Museo del Medioevo, la caccia all'unicorno, la storia di Persée, il
gusto, l'udito, regina bianca, Louise della Savoia, la vista, lo Specchio di Napoli,
duca di Suffolk, l'odorato, il contatto, Pavia, Carlo V, Connétable di
Bourbon |