Le Compagnonnage en France
et
La Chasse à la Licorne
A
la page "La Franc-Maçonnerie et La Chasse à la Licorne",
Ces
objets étaient surtout concentrés dans la tapisserie 2 La Fontaine.
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Peut-on
parler de "Compagnonnage", "
chevalerie errante de l'artisan ", selon George Sand, en tentant d'expliquer La Chasse ?
Jean-Michel MATHONIÈRE La question des liens, réels et/ou supposés, entre la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage, est brièvement abordée dans l'exposition au travers de quelques objets, documents et textes de présentation. Rappelons ici que pour ce qui est du domaine du certain et de l'époque contemporaine, ces deux organisations n'ont pas de lien et que les ressemblances pouvant exister entre elles sont principalement dues à des emprunts faits par les Compagnons au cours du XIXe siècle au riche patrimoine légendaire et symbolique des Francs-maçons, patrimoine ayant fait l'objet alors de nombreuses divulgations imprimées. Pour ce qui est d'une " préhistoire " commune, nous sommes là dans l'hypothétique et si mes recherches en cours permettent de considérer que la question mérite d'être posée, nous sommes toutefois encore loin de pouvoir apporter des réponses simples. La documentation - qui est à l'historien ce que la pierre est au tailleur de pierre ou le bois au charpentier - est très rare, fragmentaire et insuffisante. Le 04.07.11 sur le site http://compagnonnage.info/blog/blogs/blog1.php/accueil/ http://www.compagnonnage.info/compagnonnages/confusion-compagnonnage.htm ------------------------------------------------------ Dans son livre " Compagnons au fil de la Loire (éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2000, pp. 22-23), Laurent Bastard, Conservateur du Musée du Compagnonnage de Tours, écrit : " la pratique du tour de France est ancienne ". Pour illustrer son propos, il évoque un fait divers : le 17 décembre 1540, Jehan de la Mothe et Robert Ferron sont arrêtés et interrogés par la justice communale de Dijon. Le procès verbal dressé pour la circonstance révèle que Robert Ferron, natif de Rouen, est passé par Paris et Auxerre avant d'arriver à Dijon. En
chemin, il a rencontré Jehan de La Mothe, " un Compagnon cordonnier
de vingt ans ", parti de Tours, sa ville natale, depuis quatre ans. Il est
resté huit mois à Blaye-sur-Loire (?), trois mois à Saumur,
six mois à Angers et un an à Nantes. Son tour s'est poursuivi par
Fontenay, Bordeaux, Poitiers, Nevers, Cosnes-sur-Loire, Gien, Etampes, Courbay
(?), Villeneuve-le-Roi et Avallon. Dijon enfin où il a été
arrêté, alors qu'il se rendait pour son embauchage chez une femme
nommée la " Mère ". Laurent
Bastard relève que " ce document daté de 1540 constitue la
plus ancienne mention de la Mère : il s'agit de l'aubergiste chez laquelle
les Compagnons prennent pension lors de leur séjour dans une ville et qui
doit les accueillir comme s'il s'agissait de ses propres enfants. " Il ajoute : " À cette époque, le tour de France ne paraît pas encore aussi structuré qu'il le sera un ou deux siècles plus tard. Les Compagnons ne suivent pas un itinéraire en boucle. Bien souvent, les archives de police nous révèlent des parcours en dents de scie, faits de voyages dans une ou deux provinces seulement, avec plusieurs retours en arrière. Il est clair qu'en ce temps on était reçu Compagnon dès la fin de l'apprentissage, afin de pouvoir voyager, sans avoir l'obligation de passer dans des villes déterminées. Il est vraisemblable également que de multiples relais, des " Mères ", existaient alors jusque dans de petites cités situées à l'écart des grands axes de passage constitués par les fleuves et les côtes. " http://www.museecompagnonnage.fr/
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" Après 1500, il n'en va plus tout à fait de même. L'apprentissage séduit toujours autant les familles très modestes, mais les notables même de rang médiocre n'y dirigent plus guère leurs enfants (ils ne fournissent plus que 6,4 % du total des apprentis). Le milieu se referme progressivement. Les maîtres sont des Tourangeaux de naissance, souvent des fils de maître ; ils exercent fréquemment le même métier que leur père et payent plus cher leur entrée dans la vie professionnelle. Rigidité sociale qui ne doit pas surprendre en ce temps, mais qu'il ne faut pas exagérer non plus, car, au sein de ce milieu de mieux en mieux défini, la mobilité reste sûrement assez grande et l'on ne peut douter en tout cas que la grande majorité des apprentis ait pu accéder à la maîtrise. Les
compagnons Toutes
choses égales, le compagnon dans la boutique rend des services comparables
à ceux que fournissent à la maison les domestiques ou les grands
enfants. Il n'est donc pas étonnant qu'il soit traité comme eux
et placé dans le même état de dépendance. Le patron,
qui mérite bien son nom, le loge, le nourrit, l'introduit non sans risque
dans l'intimité de son foyer, répond de lui vis-à-vis des
pouvoirs publics et lui porte secours, quand il s'est mis dans un mauvais cas.
C'est une véritable tutelle qu'il exerce à son égard, parfois
même fort lourdement, témoin ce maître gainier qui dès
l'embauche stipule que son valet " ne pourra aller au jour de feste hors
de la maison, fors que a jour de dimanche, il yra deux ou trois heures a l'esbat
". Passe encore, lorsque ce cerbère est le père du jeune travailleur,
mais quand il s'agit d'un homme d'âge mûr, marié et père
de famille, que dire d'un tel régime ? Il s'imposait à tous cependant,
car les usages faisaient de la nourriture et du logement une part du salaire.
De là bien des situations fâcheuses [
] Pour
esquiver les inconvénients d'une telle dépendance, et tout aussi
bien pour trouver du travail, les valets ne restaient guère en place
Les contrats que nous
avons pu utiliser sont en général très courts, quelques mois
souvent, au plus trois ans. Beaucoup concernent des hommes venus de loin. Dans
leurs statuts, les faiseurs de patins précisent même qu'un maître
pourra prendre plus de deux valets, s'il se trouve que le manque de travail force
les chômeurs à quitter Tours. Les menuisiers de leur côté
prévoient que l'ouvrier de passage, s'il n'est pas embauché, déjeunera
aux frais du métier et recevra 2 s. 6 d. t pour continuer sa route. Jean
de Ville, brodeur, promet à l'apprenti qu'il engage pour six ans de l'entretenir
et de le libérer en fin de contrat " bien honnestement abillé
et est ainsi que a ung compaignon dud. mestier allant par pais appartient ".
Voilà qui éclaire mieux la situation... Comme
l'a montré E. Coornaert, avec d'autres preuves,
le tour de France est en train de prendre place au XVe siècle dans les
moeurs ouvrières. Les compagnons " allant par pais " sont des
jeunes qui sortent d'apprentissage sans pouvoir devenir maîtres, et qui
prennent la route pour se perfectionner dans la pratique du métier, pour
esquiver le poids d'une surveillance excessive ou tout simplement pour chercher
du travail. Ils vont et viennent ainsi jusqu'à ce qu'ils rencontrent en
chemin une fille de maître à épouser ou une maîtrise
à occuper. Les plaisirs de l'aventure compensaient peut-être pour eux les désagréments de la vie quotidienne et la médiocrité des salaires. Car ils ne gagnaient pas gros, ces nomades du travail. Nous ne savons pas du tout ce que touchaient ceux qui se louaient à la journée, et auxquels fait allusion le statut des tondeurs. Les autres qui passent chez le notaire pour leur contrat reçoivent un salaire qui vaut en général, sauf pour quelques favorisés, une dizaine de livres par an. La chambre qu'ils occupent, s'ils en ont une et non une paillasse dans un coin, vaut bien cinq livres et leur nourriture à 20 d. t. par jour environ 31 l. 18 s.t. Bref le revenu annuel d'un valet à la fin du XVe siècle peut être estimé à 47 livres soit 20 % de moins que celui d'un maître charpentier, mais 51 % de plus que celui du manuvre employé par la ville, en supposant naturellement que l'un et l'autre aient travaillé tous les jours ouvrables. Les compagnons sont donc dans la majorité des cas des gens trop jeunes, trop instables, trop mal connus et trop pauvres pour pouvoir faire partie véritablement du métier. Ils se trouvent en marge, exclus des assemblées générales où l'on procède entre autre chose à l'élection des maîtres jurés, mais ils participent à toutes les fêtes, en particulier à celle que l'on célèbre en l'honneur du saint patron et surtout ils font partie de la confrérie, comme les apprentis, ce qui leur vaut d'être secourus dans leur âme et dans leur corps en cas de maladie. L'artisanat forme ainsi un milieu social encore uni, soudé par l'identité du genre de vie, unifié par les alliances matrimoniales, vivifié par la pratique de la solidarité et la joie des fêtes communes ; en son sein, chaque métier forme un corps distinct et pour ainsi dire, chaque atelier, une famille, mais déjà se fait jour une division qui sépare de plus en plus les ouvriers en classes juxtaposées, sinon opposées. Les valets, en effet, rapprochés les uns des autres par leur jeunesse et leur condition d'étrangers, cherchent à se retrouver le soir, quel que soit leur métier, quand ils sont libérés du travail. Ils flânent ensemble dans les rues, s'en vont déguster de " petiz oyseaulx fricassez ", préparent quelque spectacle ou cherchent les aventures galantes. Bref ils se rassemblent pour occuper leurs loisirs, sans vouloir frayer davantage avec leurs maîtres. C'est l'esprit du compagnonnage qui se forme. Les patrons, eux, s'isolent, de plus en plus conscients de leur rang social supérieur, de plus en plus jaloux de leurs privilèges. Mais la contradiction en reste là. Bien loin de chercher à se constituer en classe capitaliste qui achèterait le travail, ils veillent avec un soin jaloux à bloquer toute tentative de concentration. Dans une ville en expansion, ils luttent pour maintenir entre eux la stabilité et, de ce fait, sauf exception ils passent à côté de la réussite. "
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Dans son Dictionnaire initiatique et ésotérique (Trajectoire, 2003), à l'article Compagnonnage, Hervé Masson écrit : "
Comme l'ancienne Maçonnerie opérative, le Compagnonnage est l'héritier
directe des ghildes et des confréries de métiers du Moyen Age. Mais
ces confréries elles-mêmes n'étaient, en France surtout, que
le prolongement des associations initiatiques de tailleurs de pierre, de charpentiers,
etc., de l'Empire romain. En
Allemagne, les tailleurs de pierre ou Steinmetzen existaient déjà
en tant qu'association secrète dès le 12è siècle et
possédaient des loges, notamment la Grande Loge de Strasbourg qui en était
le tribunal suprême - mais il y avait d'autres loges importantes, comme
celles de Cologne, Vienne, Zurich, etc. Les
" Steinmetzen" juraient déjà " sur le compas et l'équerre
" et accomplissaient un voyage traditionnel (Wanderjahre) au cours duquel
ils visitaient les différentes loges de l'Empire. Ils avaient des mots
de reconnaissance et des signes particuliers (schenck). Dans certains cas, les
apprentis étaient fouettés. Cela se produisait quand ils avaient
gâté une pièce. L'uvre maîtresse dont se réclamaient
les "Steinmetzen" était "l'élévation sur plans"
et la sculpture de pierre. Malgré l'édit impérial de 1731,
interdisant les fraternités ouvrières et la pratique du secret,
les "Steinmetzen" existaient encore au siècle dernier et il est
possible que quelques groupes isolés se soient maintenus jusqu'en 1939.
Le Compagnonnage français, quant à lui, est toujours vivant. Mieux, de déclinant qu'il était jusqu'avant la dernière guerre mondiale, il est maintenant en plein rajeunisse ment. Il s'est renouvelé et, ne chapeautant plus tous les métiers indistinctement, il semble vouloir retrouver sa vocation primitive d'association de constructeurs. Le Compagnonnage français est très ancien certains auteurs le donnent même comme héritier direct des associations gallo-romaines et lombardes (maîtres comacins, etc.). A l'origine, il ne comprenait que les quatre métiers de tailleurs de pierre, de serruriers, de menuisiers et de charpentiers qui mirent au point le fameux Tour de France. Mais avec le temps d'autres métiers finirent par s'y joindre et, à une certaine époque, tous les métiers ou presque y furent représentés. Des rites initiatiques dont on ne sait pas grand-chose (ils ne furent jamais publiés) étaient pratiqués. Ils englobaient des légendes qu'il s'agissait de faire revivre au Compagnon (v. Maître Jacques et Soubise). En général, les sociétés compagnonniques comportaient trois degrés : novice ou "aspirant", Compagnon "reçu" et Compagnon 'fini"."
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A. Roversi Monaco, Les Secrets des cathédrales, traduit de l'italien par Antonella Crispi Bortolini, De Vecchi, 2000 "
L'Initiation au Moyen Age Le
terme " initiation " indique avant tout une entrée, l'acte d'entrer
et par extension le début comme accès à une condition nouvelle.
Celle qui était imposée aux candidats membres du collegium après
qu'ils eussent surmonté des épreuves difficiles. L'initié
jurait de ne divulguer aucun des secrets qui lui seraient transmis et recevait
par la suite l'instrument le plus important pour son activité une mesure,
un cordon à treize nuds qui fournissait douze segments identiques,
importé d'Egypte. On utilisait ce " module " dans toute opération
de géométrie, et il continua à être utilisé
au cours des siècles, sans interruption, jusqu'à la fin du Moyen
Age et même plus tard. " (p. 62)
|
corde à 13 noeuds et 12 intervalles ou corde égyptienne | Outils
romains - pierre tombale |
Equerre
à fil à plomb (bois peint et calcaire)
provenant de la tombe
de Semerdjen
(XIXe dynastie égyptienne) - Musée du Caire
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1-
Pierre tombale d'Hugues de Libergier, architecte de la cathédrale de Reims.
Dans
ses mains : sa règle et la maquette de la cathédrale.
A ses pieds
: le compas à droite, l'équerre à gauche.
2- Maquette en bois du 15è s. de Notre-Dame de Ratisbonne
Entre 1140 et 1350, 80 grandes cathédrales ont été construites dans le royaume de France d'alors.
Bâtisseurs
avec le fil à plomb, le niveau et la truelle
Vitrail du " mauvais
riche " - Cathédrale de Bourges
Le compas
Salomon
et l'architecte du Temple de Jérusalem,
Substantif verbal de " compasser " issu du latin populaire " compassare " signifiant " qui partage le même pas, a même mesure ". Le " compagnon " est celui qui " partage le même pain ". Aucun
instrument de dessin identifiable en tant que tel et antérieur aux Romains
n'est conservé. Mais il existe de nombreuses versions de compas à
pointes sèches, d'équerres, de règles à échelle
et de compas divers datant de l'époque romaine. L'ensemble le plus complet
d'outils en bronze à été trouvé à Pompéi. Vitruve
note l'emploi du compas et de la règle à échelle. Au
cours du Moyen Âge, les petits compas furent utilisés dans les monastères
pour les dessins et les manuscrits ; avec des versions plus grandes de compas
à pointes sèches et de compas ordinaires pour les artisans. Le compas
devint le symbole de la guilde des maçons. Dès
1450, les villes allemandes de Nuremberg et Augsbourg devinrent les plus grands
centres de fabrication d'instruments, et le restèrent pendant tout le XVIè
siècle. À la fin du XVIè siècle, les fabricants d'instruments spécialisés étaient devenus plus nombreux dans les centres européens comme Cassel, Dresde, Nuremberg, Augsbourg, Milan, Paris et Londres. Pour
les francs-maçons et les compagnons, le compas et l'équerre symboles
du masculin et du féminin, du ciel et de la terre, du temps et de l'espace,
de l'esprit et de la matière, sont associés et figurent sur les
sceaux de loges ou de sociétés compagnonniques. Ces deux outils
entrelacés sont brodés sur les cordons et tabliers des maîtres
maçons, mais aussi sur les bannières des loges. D'autres groupes humains ont choisi le compas comme symbole ; mais sans l'équerre (médaille des " Meilleurs Ouvriers de France ", drapeau de l'ex-RDA)
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de bourbon, anne de France, antoine le viste, Apocalypse Angers athena, boussac,
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1o, Museo del Medioevo, la caccia all'unicorno, la storia di Persée, il
gusto, l'udito, regina bianca, Louise della Savoia, la vista, lo Specchio di Napoli,
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Bourbon |